Quand l'envie de protéger peut entraîner un effet indésirable.
Voici l'extrait d'un projet législatif ayant pour but de protéger les mineurs de la nicotine et du vapotage :
"Protéger nos mineurs des dangers de la nicotine, qu'elle soit naturelle ou de synthèse, revient à garantir leur santé de demain.
Cette proposition vise donc à interdire aux mineurs la vente ou l'offre à titre gratuit de tous les produits contenant de la nicotine naturelle ou de synthèse, sauf si ces produits sont des médicaments ou des dispositifs médicaux, le tout dans l'objectif de les protéger. (article 1er). Il est également prévu de réserver leur débit à destination des personnes majeures aux seuls bureaux de tabac (article 2). En cohérence, il est aussi proposé d'introduire une mesure similaire pour tous les produits de vapotage afin que ceux-ci soient vendus exclusivement dans les débits de tabac et magasins spécialisés à cet effet (article 3). En effet, l'interdiction de vente aux mineurs n'a de sens que si la distribution de ces produits est strictement circonscrite et donc véritablement encadrée pour être centralisée dans des lieux spécialement dédiés au commerce des produits contenant de la nicotine et de vapotage. Cela évitera ainsi aux mineurs d'être tentés de se rendre dans d'autres établissements pour espérer y acheter ces produits."
Voici donc le projet de loi qui aboutira certainement, interdisant aux mineurs l'accès aux cigarettes électroniques.
Mais un article paru dans la Yale school of public health nous apprend qu'une étude a été réalisée sur les conséquences de la restriction des ventes de cigarettes électroniques.
En effet "L’immense popularité des cigarettes électroniques, ou e-cigarettes, auprès des jeunes a conduit de nombreux décideurs politiques à restreindre la vente de variétés aromatisées.
Mais plutôt que d’éloigner les gens des « vapes », comme on appelle ces cigarettes électroniques, de telles mesures pourraient se retourner contre eux en incitant les utilisateurs à acheter des cigarettes conventionnelles, un produit beaucoup plus dangereux, selon des chercheurs de la Yale School of Public Health ."
Pour chaque 0,7 millilitre d’e-liquide de cigarette électronique invendu en raison de restrictions de saveur, 15 cigarettes traditionnelles supplémentaires sont vendues.
Parmi l'augmentation des ventes de cigarettes, 71 % concernaient des cigarettes non mentholées, ce qui suggère que les restrictions sur les cigarettes mentholées ne réduiraient pas substantiellement les ventes.
Les restrictions sur les arômes des cigarettes électroniques en place depuis un an ou plus ont entraîné une augmentation de 20 % des ventes de marques de cigarettes utilisées de manière disproportionnée par les fumeurs mineurs.
Voilà de quoi donner à réfléchir sur les bien faits d'une loi dont les conséquence risquent d'être exactement à inverse de l'effet escompté.

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